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Châteaux de la Loire, zéro file, zéro stress
Certaines flâneries naissent d’un siècle disparu, entre deux gorgées de Chinon et un vers de Joachim du Bellay. On dit que Rabelais, entre deux satires, aimait déambuler rive gauche, le regard perdu sur l’onde où voguaient naguère les fûts de vin. De quoi donner à nos escapades ligériennes un parfum de patrimoine, une touche d’ivresse discrète et beaucoup de poésie.
Sur la Loire, les bateaux voguent lentement, comme si le fleuve prenait son temps pour raconter l’histoire. Il y a quelque chose de presque cinématographique dans cette lenteur, un travelling précieux sur un décor soigné : des toues sablières, des gabares à fond plat, et, bien sûr, un verre à la main – idéalement rempli de Savennières ou de Saumur-Champigny, selon l’heure et l’humeur.
Ce fleuve aux mille reflets fut longtemps l’épine dorsale du commerce viticole. Au début du XVIIe siècle, un tonneau de Bourgueil prenait le large sur une barque plate, glissant jusqu’à Nantes avant l’Atlantique. On l’appelait gabare, cette embarcation taillée pour les faibles tirants d’eau. Le capitaine, souvent vigneron, connaissait les bancs de sable comme sa cave. Aujourd’hui, ces gabares existent toujours. Mais au lieu de cargaisons, elles transportent le plaisir – celui d’un paysage, d’un souvenir, d’un verre.
D’ailleurs, ceux qui pensent que toute dégustation de vin doit se dérouler dans une cave fraîche aux relents de pierre calcaire n’ont jamais trinqué entre ciel et fleuve. Cliché n°1 : on ne peut apprécier un vin que sur un tonneau, nez plongé dans le verre comme dans un traité d’œnologie. Cliché n°2 : le bateau est réservé aux croisières touristiques à audioguide rigide. La vérité est bien plus douce, et plus liquide.
À Tours, l’association La Rabouilleuse – École de Loire ravive l’esprit voyageur ligérien. À bord de leur toue cabanée ou de leur futreau à voile, on part pour une dérive élégante entre Amboise et Chaumont-sur-Loire, où la ligne d’horizon épouse tour à tour vignobles, cèdres et châteaux. Compter à peine une heure pour rallier Tours depuis Paris en TGV, puis quelques minutes à pied pour rejoindre l’embarquement : idéal pour un week-end déconnecté. En chemin, le fleuve devient murmure, l’oiseau pêcheur ponctue le voyage et, parfois, le chenin blanc s’invite pour une dégustation à bord.
Plus à l’ouest, à Montsoreau (à 20 minutes de Saumur), le Domaine des Champs Fleuris propose des escapades sur la Loire en barque traditionnelle. Embarquement face au château, pour un voyage orchestré autour du vin de Saumur. Ici, on chemine sur l’eau comme dans un long banc de souvenirs : les falaises de tuffeau au crépuscule, le chant d’un verre en cristal, et la fraîcheur percutante d’un cabernet franc ou d’un Saumur brut rosé. Le village ne manque ni de charme ni de prétextes pour s’y attarder : marchés sur les quais, galeries d’art troglodytiques ou balades au bord de l’eau au petit matin.
Encore plus confidentiel, le Domaine de Noiré à Chinon invite ses visiteurs à vivre la Loire de l’intérieur. La balade en bateau, commentée par un vigneron passionné, glisse sur les contes viticoles du pays de Rabelais. Chinon y révèle son terroir dans le verre comme dans le paysage. Les rouges sont soyeux, les blancs rares, et les commentaires jamais pédants. C’est le genre d’expérience qui fait les beaux week-ends souvenirs. Pour les familles, les promenades fluviales sont aussi une initiation ludique à la géographie du terroir.
Les itinéraires dépendent de la saison et de l’humeur du fleuve. On évitera, autant que possible, les heures trop touristiques des samedis après-midi estivaux (où le silence se noie dans les cliquetis numériques). Mieux vaut privilégier les matins paisibles d’avril ou les soirs dorés de septembre.
Et pour ceux qui n’oseraient s’aventurer sur l’eau, les berges ne sont pas en reste : la guinguette de Rochecorbon au bord de l’île Simon, les marchés d’Amboise ou de Candes-Saint-Martin, ou encore les belvédères de la Maison de Loire offrent d’autres façons de caresser le fleuve du regard (et du palais, souvent).
Un conseil de connaisseur pour finir ? À quelques encablures d’Angers, le coteau de Savennières offre une vue splendide sur la Loire et un vin d’une précision aromatique rarement égalée. Montez jusqu’à l’ancien moulin de l’abbaye de Saint-Georges, au soleil couchant, un verre de Coulée de Serrant en main (production biodynamique certifiée de la famille Joly). C’est rare, c’est cher, mais c’est l’instant parfait.
Alors, que vous soyez amateur éclairé, curieux en goguette ou famille chercheuse d’échappée douce, laissez-vous porter. Sur la Loire, le bateau est une passerelle. Entre l’histoire et la nature. Entre le vin et vous.
Et si vous souhaitez prolonger l’expérience, pensez à consulter notre sélection de vignobles avec balades à bateau. Il y a toujours un verre quelque part, et le fleuve pour miroir.
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