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Tours

Elle s’éveille un matin brumeux de 1429, lorsque Jeanne d’Arc traverse le pont sur la Loire pour implorer le Dauphin à Tours, ville-rivière née des méandres historiques et des soieries oubliées. Dans la lumière froide d’un printemps ligérien, cette cité au passé gallo-romain et à l’élégance Renaissance dévoile un autre visage : celui d’un cœur battant du Val de Loire viticole, où l’on parle en douceur, mais où l’on boit net. Capitale historique de la Touraine, berceau d’un français châtié, elle abrite derrière ses maisons à pans de bois et son cloître de la Psalette, un art de vivre discret, cultivé, et terriblement local. Au nord et au sud de la ville, les terroirs de tuffeau et d’argiles à silex caressent les racines du chenin blanc et du cot, donnant naissance à des blancs racés, précis, souvent tendus, et à des rouges souples, épicés, parfois légèrement poivrés. L’AOC Touraine, officialisée en 1939, décline ce style vif et raffiné, toujours trempé dans l’esprit vivace de la Loire. Le tout, dans une fraîcheur taquine que n’auraient pas reniée les humanistes du XVIe siècle, assis à la terrasse d’un palais de plume ou dans l’ombre d’un prieuré.