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Châteaux de la Loire, zéro file, zéro stress

Un fleuve, mille terroirs : à la découverte du vignoble de Loire (podcast)


Diderot affirmait que rien n’est plus dissemblable d’un vin que son voisin d’en face. En longeant la Loire, pourrait-on oser « qu’un terroir en cache mille » ? Car ici, la vigne s’épanouit au rythme du fleuve, comme un roman-fleuve viticole, ponctué de récits, de sédiments, d’accents et d’héritages. On y sirote l’histoire entre deux gorgées légères, avec un clin d’œil à Bacchus et à Rabelais, dont l’esprit plane toujours entre une cave troglodyte et une table animée.

Paysage viticole en bord de Loire, avec vignes ondulantes et château au loin

Un fleuve, mille terroirs – S1E1

À la découverte des grandes régions viticoles de la Loire, de Nantes à Sancerre.

Comme disait Colette, « il faut d’abord déguster les paysages avant le vin ». Sur les rives de la Loire, cette maxime prend toute sa saveur. Le fleuve royal, qui serpente avec nonchalance de l’Atlantique jusqu’aux confins du Centre, est bordé de vignes aussi variées qu’un dictionnaire œnologique — et bien plus joyeuses à feuilleter. Cette semaine, Divine Loire lance son nouveau podcast, « Un fleuve, mille terroirs », une promenade sonore qui mêle géographie liquoreuse et petites histoires vineuses.

Commençons cette odyssée du goût là où la Loire se jette dans l’Atlantique, mais pas dans l’oubli. Le Pays Nantais, avec ses brumes salines et ses vignes bien ordonnées, serait presque le décor parfait d’un film de Rohmer. On y boit majoritairement le Muscadet, ce vin dont le nom pétille sur la langue comme les vagues sur la grève. Produit à base de Melon de Bourgogne, un cépage au nom aussi voyageur que trompeur, ce blanc vif est élevé sur lies — une technique qui consiste à reposer le vin sur les levures mortes, procurant des arômes de brioche, loin de toute morosité maritime. Les huîtres s’en lèchent la coquille depuis le XVIIIe siècle, et même les plus sceptiques finissent par lui trouver un accent iodé et délicieux. Et oui, des rouges aussi naissent ici : sobres, francs, discrets, à l’image du climat océanique qui les a vu éclore.

Poursuivant notre périple, le fleuve nous mène droit en Anjou — territoire d’équilibre et de contradictions. À Angers, entre bâtiments d’ardoise et jardins paisibles, le vignoble joue les caméléons. Le Chenin blanc en est le roi indiscuté, capable de se métamorphoser entre sec ciselé, doux capiteux ou pétillant joyeux. Les appellations de Coteaux du Layon, Bonnezeaux ou Quarts de Chaume régalent les amateurs depuis… Louis XIV. Une lettre conservée aux archives de Versailles mentionne une livraison de vin de Bonnezeaux dès 1675 — le Roi Soleil savait choisir ses douceurs avec discernement. Le rouge, lui, trouve refuge dans le Cabernet franc, notamment dans les vins souples et poivrés de Saumur-Champigny. Ces derniers émergent des sols crayeux du tuffeau, cette pierre blonde qui servit aussi à construire les châteaux alentour. Fun fact : certaines caves s’étendent sur plusieurs kilomètres souterrains, un réseau digne d’un roman de Jules Verne.


  • Affiche Château de Chambord

Du vin sur les murs, sans tache mais avec panache !

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Au cœur battant du Val de Loire, en Touraine, le vignoble vire à la polyphonie. On entre dans une mosaïque digne d’un collage dadaïste : Chenin, Sauvignon, Cabernet, Gamay, Grolleau… avec, en toile de fond, les châteaux rêveurs et les petits villages de calcaire blond. Ici, on marche dans les pas de Rabelais, qui chantait déjà au XVIᵉ siècle les beautés du vin de Chinon. D’ailleurs, à Chinon, le Cabernet franc gambade entre tuf et silex, volontairement capricieux selon les parcelles. À quelques lieues de là, les bouteilles de Vouvray oscillent entre grâce et exubérance : sec, moelleux, effervescent — un concert permanent exécuté par le Chenin, devenu ici chef d’orchestre. On vit au rythme millénaire d’une viticulture patiemment façonnée par la main de l’homme… et par l’humeur du ciel.

Mais le voyage ne serait pas complet sans un dernier clin d’œil au Centre-Loire, avec ses collines aux courbes sages et ses vignes en balcon sur le fleuve. Sancerre et Pouilly-sur-Loire forment un couple aromatique où le Sauvignon blanc s’exprime avec intensité. Sur les marnes kimméridgiennes, le cépage se tend comme une corde de clavecin, donnant des vins minéraux, presque tranchants. À Chavignol, on marie traditionnellement le vin à un crottin de chèvre AOC — un duo aussi classique que Gainsbourg et Birkin. Et si l’accord semble trop sage, tentez un Pinot noir local, au charme feutré et à la robe légèrement fauve.

En somme, suivre la Loire, c’est entrer dans un récit dont chaque chapitre s’écrit avec une grappe, un sol, une main. Un exemple saisissant ? Le domaine Huet à Vouvray, fondé en 1928, incarne à merveille l’harmonie entre exigence biodynamique et excellence gustative. Leurs vins, notamment les moelleux issus de longues vendanges manuelles, sont salués dans le monde entier, et témoignent d’un lien inaltérable entre terroir, rigueur et émotion.

Il ne tient qu’à vous de poursuivre cette exploration, verre à la main ou casque sur les oreilles. Le podcast “Un fleuve, mille terroirs” vous emmène de rive en rive, pour converser avec les vignerons, découvrir les légendes locales, et déguster les récits aussi bien que les vins. L’abus de modération, ici, serait presque un péché.


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