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Connaît-on vraiment un terroir sans s’être frotté à l’art de sa table ? Entre les nobles coteaux de Loire et les fermes de chèvres, le voyage est d’abord une affaire de palais. Et comme disait Alexandre Dumas — lui qui ne refusait ni un bon verre ni un fromage sec — « Une table sans fromage, c’est une belle à qui il manque un œil. »
Si la chèvre vous rend chèvre, rassurez-vous : c’est bon signe. Car en Loire, les alliances entre fromages et flacons sont une danse délicate, savante même, qui frôle parfois la prestidigitation. Combinez un Selles-sur-Cher affiné avec un Saumur blanc légèrement tendu, et vous obtenez ce frisson de satisfaction que seuls les accords réussis savent provoquer — comme une rencontre entre un vieux maître et un jeune prodige.
Retour au XVIIIe siècle : dans la haute société ligérienne, le fromage de chèvre n’était pas celui des campagnes mais celui des salons éclairés. On aimait le Valençay, moulé en pyramide tronquée, que l’on dit avoir été raclé de sa cime par Talleyrand lui-même pour ne pas froisser Napoléon, méfiant des symboles pointus. L’anecdote traverse les siècles avec la même légèreté que le vin qui, lui aussi, fit les beaux jours de ces réunions de lettrés.
Ce qui nous séduit tant dans ces unions fromagères, c’est leur diversité. Le Sainte-Maure de Touraine, reconnaissable à sa paille en son cœur, rivalise de finesse avec un Touraine Sauvignon, vif comme un trait d’esprit. Le Pouligny-Saint-Pierre, quant à lui — qu’on ne confondra pas, non, jamais, avec un certain Puligny-Montrachet bourguignon — s’accorde magnifiquement avec un Quincy aux notes d’agrumes. Quant au Crottin de Chavignol, petit mais redoutable de caractère, il trouve son éclat en compagnie de son voisin de palier, un Sancerre blanc tendrement minéral.
Sortons tout de même des chemins bien tondus. Pourquoi ne pas oser un Menetou-Salon rosé sur un Chavignol crémeux et tiède ? Ou un pétillant naturel du côté de Montlouis-sur-Loire pour escorter un Valençay frais ? Les bulles viennent ici réveiller la pâte, comme un trait d’encre sur une page blanche. L’essentiel est de jouer sur les textures, ne jamais camoufler le fromage sous une capuche vineuse trop épaisse.
Pour qui souhaite arpenter ces terres, la vallée de la Loire se parcourt aisément en train depuis Tours, Angers ou Blois, ou mieux encore, à vélo, pour mieux s’imprégner des odeurs d’étables et de caves. Un week-end prolongé suffit pour faire halte à Selles-sur-Cher, flâner sur le marché et visiter la fromagerie Moreau à Pontlevoy, puis pousser jusqu’à Montlouis pour une dégustation au Domaine de la Taille aux Loups. Ne manquez pas le charmant village de Chédigny, seul « jardin remarquable » labellisé de France, parfait pour un pique-nique au bord de l’Indrois, le panier garni de pouligny de couronnes lochoises, pain de seigle et verres à pied.
Pour faire simple : un Sainte-Maure de Touraine, un Sancerre bien droit, et une baguette encore tiède. Trois éléments. Un chef-d’œuvre en bouche. Comme disait Jean Carmet, tourangeau de naissance : « On peut tout faire avec le vin, sauf se passer d’en boire. »
Il ne vous reste plus qu’à suivre les sentiers (et les odeurs) de la Loire… ou à explorer notre sélection de domaines à visiter proposant des accords vin-fromage. Santé à la curiosité.
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