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Châteaux de la Loire, zéro file, zéro stress

PODCAST [S1E3] – Chinon, Vouvray, Bourgueil : La Sainte Trinité des Vignobles de Touraine


Dans un monde où l’on vend plus de bulles que de souvenirs, certains lieux résistent encore et toujours à l’uniformité. Entre un château Renaissance et un caveau troglodytique, la Loire s’écoule paisiblement, comme un vieux Chenin bien élevé, déposant ici et là ce petit grain de folie que seul l’amour du vin véritable sait préserver. C’est en pensant à Rabelais, ce bon vivant né à Seuilly et buveur à la plume alerte, que l’on pénètre ce trio d’appellations ligériennes, à l’élégance trop souvent sous-estimée.

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Le vignoble de Touraine

En route pour la Touraine viticole, de Chinon à Amboise, en passant par Bourgueil et Vouvray

Il faut parfois choisir entre boire un bon verre et lire un bon livre. À Chinon, on peut faire les deux simultanément, un cabernet franc à la main et Rabelais dans l’autre. C’est ici, entre Indre et Vienne, que l’humanisme prend des reflets rubis. Car si le pinard coule dans les pages de François Rabelais, c’est d’abord parce que le terroir est bavard. Chinon, Vouvray, Bourgueil : cette trinité profane règne sur une Touraine façonnée à coups de soleil ligérien, de craie tendre et de sagesse paysanne.

Remontons le temps, jusqu’au IVème siècle, aux pas de Saint Martin de Tours. Évêque autant qu’épicurien, il apprivoise les cépages et plante les premiers ceps du futur Vouvray. Aujourd’hui encore, on le remercie pour le Chenin blanc, ce cépage caméléon capable de tout : sec, demi-sec, moelleux, effervescent… Une partition complexe jouée sur les coteaux calcaires du tuffeau, cette craie jurassique qui nourrit les vignes autant qu’elle a bâti les châteaux.

C’est d’ailleurs l’extraction de cette roche qui nous a valu ces kilomètres de caves troglodytiques, véritables cathédrales souterraines, où le vin repose paisiblement entre 10 et 12°C. À Vouvray comme à Montlouis-sur-Loire, l’élevage des bulles se fait à l’abri du vacarme du monde, dans un silence ouaté que seuls les visiteurs curieux viennent troubler.

Mais revenons à l’ouest, là où la Loire se fait plus rouge que blanche. De Chinon à Bourgueil, le cabernet franc est roi. Là, trois terroirs dictent le style des vins. Sur les varennes (sables et graviers alluviaux), les rouges sont tendres et fruités, aussi souples qu’une conversation en terrasse. Sur les coteaux d’argile à silex – qu’ici on nomme les perruches – ou l’argilo-calcaire du tuffeau, les vins gagnent en épices, en structure et en noblesse. Gare au vieillissement : certaines cuvées flirtent sans honte avec les 20 ans d’âge.


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Le Château de Chenonceau

Accès direct aux trésors du Val de Loire.

🏰 E-billets coupe-file dès 9,50€


Côté conseils pratiques, Chinon invite à la balade. Montez jusqu’à la Forteresse royale, puis redescendez vers les caves de Charles Joguet ou du Domaine de la Noblaie. Un détour à Azay-le-Rideau s’impose pour découvrir un rosé de Grolleau léger et poivré, aussi subtil qu’une esquisse de Claude Monet dans les jardins du château. Ce cépage local – moqué à tort – donne des vins de plaisir immédiat, à servir entre amis sur une tartine de rillons tièdes.

Si votre palais penche vers le blanc, offrez-lui Montlouis-sur-Loire. Moins connu que son illustre voisin, Vouvray, il en partage pourtant l’aristocratie et y ajoute la vivacité du silex. Jacques, vigneron sur les hauteurs de Husseau, prétend que ses vignes entendent le chant de la Loire. On ne l’a pas contredit.

Pour une immersion complète, la région propose des expériences œnoludiques comme Trottxway, où l’on sillonne les vignes en trottinette électrique tout-terrain, un verre à la main – figé dans la mémoire pour après, bien sûr.

Exemple incontournable : la visite des Grandes Caves de Vouvray, anciennes galeries devenues cathédrales bachiques. On y déguste des chenins demi-secs à la robe dorée et aux arômes de coing, miel et truffe blanche, parfois laissés 30, 40 ans en cave.

Qui oserait prétendre ensuite que ces vins de Loire sont simples ? Sûrement pas ceux qui, après les avoir goûtés, voient la vie sous le prisme doré d’un moelleux de garde. En attendant le prochain millésime, mieux vaut prendre le temps de réserver une visite ou, si le cœur vous en dit, de s’abonner à notre newsletter!


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