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Saint-Nicolas-de-Bourgueil

Saint-Nicolas-de-Bourgueil, c’est une promesse de brume matinale sur fond de tuffeau doré, où les vignes s’étirent avec élégance entre les méandres de la Loire et les forêts fraîches du Véron. Dès 1937, cette terre obtenait la reconnaissance de son vignoble avec l’AOC du même nom, affirmant son identité sur un terroir singulier, mêlant graviers de terrasses et argiles à silex. Le cabernet franc, unique cépage autorisé ici, raconte en filigrane l’histoire locale, celle des moines bénédictins de l’abbaye de Bourgueil, qui dès le XIe siècle cultivaient déjà ces coteaux. Sur la rive droite du fleuve royal, les vins révèlent une structure souple, drapée dans des arômes de fruits rouges frais, parfois soulignés d’une infime touche de poivre—comme un sourire discret à ceux qui pensent encore que la Loire ne fait que du « petit rouge ». Flâner à Saint-Nicolas-de-Bourgueil, c’est aussi embrasser un certain art de vivre : celui du silence souterrain des caves troglodytiques, taillées à même la roche, où le temps semble suspendre sa course pour laisser au vin le soin de parler de lui-même.