Le château de Saumur semble flotter au-dessus de la Loire comme une énigme de pierre blonde, lové entre clochers et rangées de ceps. Héritier des comtes d’Anjou, puis propriété des rois de France, il regarde depuis le XIVe siècle les vignes serpenter entre tuffeau et terroirs calcaires.
Ici, le vin n’est pas qu’une culture, c’est un langage. L’appellation Saumur, reconnue en AOC depuis 1936, décline ses robes en bulles fines, blancs secs et rouges généreux, selon les humeurs du climat ligérien. Le cabernet franc et le chenin blanc y dialoguent avec élégance, élevant un patrimoine viticole qui ne se contente pas de flatter le palais.
Entre deux dégustations et une promenade dans les souterrains creusés dans le tuffeau, on comprend vite que ce château n’est pas qu’une façade. Il est l’ami discret d’un art de vivre, un témoin de l’alliance pérenne entre noblesse et viticulture, célébrée chaque automne lors des vendanges ligériennes.