Ah, le Chenin… Il règne en maître dans les Coteaux du Layon, caressant les coteaux ensoleillés de l’Anjou depuis des siècles. Ce cépage blanc aux grappes modestes se laisse étonnamment transformer par la pourriture noble pour offrir ces liquoreux au charme subtil et au sucre bien élevé.
Il faut dire que le Chenin a le chic de bien vieillir, un peu comme les souvenirs bien gardés. Cultivé dans la région depuis le IXe siècle, il est mentionné dès 845 dans les manuscrits de l’abbaye de Saint-Maur de Glanfeuil. Sa capacité à exprimer le terroir, à jouer la carte de la fraîcheur tout en révélant une belle onctuosité, le rend tout à fait adapté aux microclimats des rives du Layon.
Là où raisins riment avec brumes matinales et automnes radieux, les vignerons prennent leur temps. Les vendanges sont souvent tardives, réalisées en tries successives, pour cueillir les baies au moment où la nature a fait le plus de caprices sucrés. Le résultat ? Un vin délicat, soutenu par l’acidité du Chenin, prêt à défier le temps et les accords mets-vins trop évidents.