Lorsqu’on évoque Sancerre et Chablis, les amateurs de vin pensent rapidement à des blancs racés, ciselés et pleins de minéralité. Si la comparaison peut surprendre au regard des cépages — sauvignon pour l’un, chardonnay pour l’autre —, elle se justifie par leur élégance commune et leur expression cristalline du terroir.
Le lien entre ces deux appellations tient aussi aux sols calcaires qui imprègnent leurs arômes. La célèbre « terre blanche » du Sancerrois, un vestige du Kimméridgien, a bien des points communs avec ceux de Chablis, berceau géologique de l’Yonne. Cette similarité confère aux deux vins une minéralité notable, presque saline, qui fait saliver les palais les plus exigeants.
Enfin, depuis le XIXe siècle, Sancerre et Chablis séduisent les mêmes amateurs : fins gastronomes, cavistes avisés ou restaurateurs parisiens. Louis Babinot en parlait déjà dans ses lettres vers 1895, louant leur capacité à accompagner les fruits de mer avec autant d’esprit que de finesse. Car derrière cette rivalité feutrée, chacun conserve sa personnalité… tout en cultivant l’art de la comparaison.