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Montrichard

Montrichard, c’est un nom qui semble sortir d’un vieux récit enluminé de la Renaissance, et il n’est pas rare que les premières notes minérales de ses blancs cristallins rappellent les fresques que séjourna Léonard de Vinci tout proche, en 1516, à Amboise. Cette petite ville lovée sur les rives du Cher, entre falaises de tuffeau et vignes ondoyantes, fut l’un des jalons du royaume médiéval, dont le donjon roman édifié au XIe siècle par Foulques Nerra surplombe encore fièrement les méandres paisibles de la vallée. Ici, la pierre blonde s’ourle de senteurs d’argile, de silex et parfois de miel, et les conversations s’écoutent autant qu’elles se dégustent. Terre de microclimats et d’harmonie géologique, le vignoble environnant exprime toute la palette ligérienne : Chenin blanc en majesté, offrant des vins secs d’une belle tension, parfois moelleux ou demi-secs selon les caprices du millésime, riches de cette patine oxydative que seuls connaissent les élevages précis en fût ou en cuve dans les caves troglodytes. Le savoir-faire ici frôle l’ascèse : vendanges manuelles sur des sols argilo-calcaires, fermentations lentes, et parfois une touche de botrytis qui rappelle que l’humidité du Cher peut se faire muse. Ce n’est donc pas un hasard si Manech aurait accepté un verre de cette vallée-là, entre deux silences complices avec Thérèse, dans un monde que Louis de Funès aurait goûté avec sa grimace jubilatoire, au cœur d’un pique-nique de cinéma entre vin d’ami et goût de terroir.


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