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Loire

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Loire à Vélo

Loire à Vélo, c’est un soupir de brume sur la pierre blonde d’un château, une conversation silencieuse entre un cycliste et les méandres d’un fleuve royal que Rabelais appelait déjà, au XVIe siècle, “le jardin de la France”. Ce parcours sinueux, emblématique depuis sa mise en œuvre progressive à partir de 1995, épouse avec une élégance presque chorégraphique les courbes du fleuve, de Cuffy à Saint-Brevin-les-Pins, en traversant les cœurs battants de territoires viticoles qui ont vu défiler rois, poètes et vignerons. À Saumur, la rivière effleure des caves creusées dans le tuffeau, où les bulles des fines mousseuses s’élèvent selon la méthode traditionnelle révélée dès le XIXe siècle. Certains y cherchent le cliché bucolique — le pain dans une sacoche, les jambes un rien engourdies — mais y trouvent surtout la justesse rare d’un terroir : des Chenins minéraux aux Sauvignon vifs de Touraine, tout ici raconte que le sol parle autant que les hommes. En longeant les façades de tuffeau et les vignes à flanc de coteau, on comprend que le temps s’écoule autrement en Val de Loire. Lentement, comme dans ces scènes de La grande bouffe ou de Vincent, François, Paul et les autres, où le vin n’est jamais une anecdote, mais le langage premier de l’amitié.