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Châteaux de la Loire, zéro file, zéro stress

Dans notre magazine

Coteaux du Layon

Coteaux du Layon évoque ces fins d’après-midi dorés le long du Layon, quelque part entre Angers et Saumur, où la lumière semble caresser les vignes avec la lenteur d’un roman de Balzac — qui, en 1835, évoquait ces coteaux ondoyants dans Le Lys dans la vallée. Nichée au cœur de l’Anjou viticole, cette appellation née officiellement en 1950 porte pourtant bien davantage que sa date d’homologation : elle est l’héritière d’un savoir-faire remontant au Moyen Âge, lorsque les moines des abbayes de Saint-Aubin-de-Luigné ou de Chaudefonds-sur-Layon observaient déjà le miracle de la pourriture noble. Car ici, le cépage roi, le chenin blanc, s’abandonne avec grâce à la Botrytis cinerea, ce champignon qui, par magie, concentre les sucres et tisse des notes d’abricot, de miel et de coing. Le vin, moelleux à liquoreux selon l’année, naît de vendanges manuelles en tries successives, un geste patient et précis, parfois réduit à un cliché bucolique — pourtant bien réel sur ces pentes exposées sud et bordées de schistes. On le déguste souvent en silence, comme pour écouter le murmure du fleuve tout proche ou de quelque vieil acteur de la Nouvelle Vague, peut-être Jean Gabin dans Le Plaisir, trinquant à l’amitié et aux plaisirs simples, dans une France éternellement gourmande.