Au XIVe siècle, sous le règne du pape Urbain V, le vin de Loire fit une entrée très remarquée à la cour pontificale d’Avignon. Ce pape originaire du Gévaudan appréciait les crus du Val de Loire, au point d’en faire venir régulièrement pour sa table. Le palais pontifical n’était jamais à sec de ces flacons aux arômes subtils venus de Touraine ou d’Anjou.
L’histoire rapporte que la cour d’Avignon, délocalisée de Rome entre 1309 et 1377, est devenue un haut lieu de goûts raffinés. Le vin de Loire y fut apprécié non seulement pour sa qualité, mais aussi comme symbole d’une culture française délicate. C’est ainsi que ce nectar du Moyen Âge gagna peu à peu une réputation qui allait déborder les rives de la Loire.
« In vino veritas », disaient les Anciens. Et en vérité, Urbain V, en bon amateur, contribua à ouvrir les papilles de l’époque aux charmes discrets du vin de Loire. Derriere la soutane, un palais averti donc, qui participa à enraciner ce vin dans l’histoire viticole française.